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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/221

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Les deux rênes de cuir durci ceignant mes reins,
J’exercerai leur fougue à contourner la borne,
Sans que les rayons verts du quadrige s’écornent,
Malgré les sauts hardis de leur galop ailé.


Fidèles compagnons de mes chasses, allez
Dans vos foyers bénis goûter la paix des songes ;
Que la couche dorée où vos membres s’allongent,
Endorme la fatigue et les chagrins amers,
Et berce pour un temps les désirs de la chair.
Allez, et ne cessez de chanter notre reine,
L’innocente Diane à la beauté sereine.

Le cortège s’éloigne lentement.
Demeuré seul, Hippolyte se recueille et prie.

Fille de Jupiter et de Latone entends
Battre le simple amour d’un cœur compatissant
Aux palpitations des souffrances terrestres.
Tandis que nos guerriers luttent dans la palestre,
Nus comme les héros, frottés d’huile, essoufflés
D’avoir étreint des corps entre leurs bras gonflés,
Je dépose, à genoux aux pieds de ta statue