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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/107

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— Et voilà pourquoi vous m’avez dérangée ?

— Le jeu en valait la chandelle.

— Et que n’a-t-il, ce vieux héron, traité l’affaire à l’amiable pendant qu’il boulonnait la roue de mon auto !

— Hein ? questionne le duc.

— Il ne me connaît que pour avoir « réparé » avec moi sur la route de Rennes. Sept à huit minutes environ, et je ne l’ai plus revu. Il eût pu, avec trois minutes de plus, m’éviter ce voyage.

— Ma chère Olive, je pense que depuis que te voilà dans le commerce, tu refuses beaucoup de crédit aux convenances. Un gentilhomme te devait de me demander ta main.

Olive penche la tête. Elle revoit le jeune Bocquillon qui n’était pas né, badinait avec la civilité, déclarait son amour sur la margelle d’un trottoir et que, pourtant, au bout de deux années, elle croit avoir quitté hier, tandis que le vieux Kerpol, en un mois, s’est totalement évadé de sa mémoire.

Cependant elle écoute en même temps son père.

— Les de Kerpol, ma chère Olive, sont sortis de la Table Ronde ; leur souche est enfoncée dans la légende. Ils n’ont d’autres annales qu’une tradition poétique. C’est un de Kerpol qui, lors des