Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/108

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Croisades, ayant été pris par les Sarrasins, arriva un beau jour de Terre Sainte en pleine cour du château sur les ailes d’un goéland. C’en est un autre qui força le diable, par supercherie, à bâtir en une nuit Kerpol, qui reste encore intact aujourd’hui et paraît en effet trop merveilleux pour être l’œuvre des maçons humains. C’est une dame de Kerpol qui, pendant le séjour du comte à Versailles, enferma dans un réduit du château un seigneur de la Cour, coupable d’avoir gagé contre le mari qu’il viendrait à bout de la séduire. Les de Kerpol montrent encore le guichet par lequel cette fière Bretonne venait le narguer en lui passant des plats de bouillie au blé noir. Ils possèdent la plus belle galerie de portraits qui soit : leur château de granit sculpté par Satan paraît dans son neuf. Ils ont dù drainer à eux toutes les dots de Bretagne, car on leur attribue une solide fortune. Le comte est veuf avec quelques filles. Aucun de ses fils n’est rentré de la guerre. Il a un neveu de huit ans auquel Kerpol passera.

— Je me sens très honorée d’être choisie pour perpétuer une telle lignée, dit Olive, mais je n’épouserai pas ce vieux monsieur.

— On est encore jeune à cinquante ans, dit avec mélancolie le duc septuagénaire. Et l’alliance serait éclatante pour les Charlemart. Les Kerpol