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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/109

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et nous représentons les deux plus anciennes noblesses de la France.

La Grande Mademoiselle change de visage. Son pardessus de cuir ôté, en tailleur de drap brun à présent, habillée à Laval ou à Redon de robes quelconques auxquelles sa prestance et sa perfection de formes donnent une belle ligne, elle considère ses bottes avec anxiété, voyant, au lieu de l’entrelacs du cordon croisé le long des petits crocs de cuivre, la majesté de sa famille qui requiert peut-être d’elle un nouvel holocauste.

— Je réfléchirai, c’est entendu, prononce-t-elle.

— Ma chère Olive, reprend le duc, dès cette concession, tu vas pouvoir méditer avec l’intéressé lui-même, car monsieur de Kerpol est mon hôte depuis dimanche et c’est sur sa supplication que je t’ai fait venir.

— Quel guet-apens ! murmura la triste Olive.

Sur un coup de sonnette, M. de Kerpol avait été introduit. Mademoiselle de Charlemart le vit entrer dans le costume d’un homme chez lui, en veston d’intérieur, fleurant encore la cigarette jetée, les maxillaires rafraichis au rasoir, mais agités d’un petit tremblement, les yeux embellis