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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/121

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— Nous retrouverons au ciel ceux que nous avons perdus, dit sœur Rosalie.

— Je l’espère, soupira la jeune dame, mais je ne suis pas encore au ciel et je souffre.

Sœur Rosalie observa, là-dessus, judicieusement que la jeune dame n’était pas en deuil.

— Ce n’est pas un enfant ?

La jeune dame secoua la tête.

Elle paraissait si jeune que la religieuse en conclut à un fiancé mort, pour lequel on ne se met pas en noir. Aussi décida-t-elle de l’appeler, désormais, mademoiselle.

Cependant, sur ce ton que sœur Rosalie connaissait bien, quoique cette fois, avec des termes choisis et des notations raffinées que suggèrent la naissance et l’éducation, la jeune désolée expliqua ses états d’âme. La vie lui était à charge. Aucun plaisir ne la tentait plus. Elle était incapable de travailler.

— Vous travaillez donc, mademoiselle ? dit sœur Rosalie, stupéfaite.

— Je suis artiste, ma sœur.

Sœur Rosalie l’évoqua dans un hôtel du quartier de l’Étoile, ses pinceaux à la main, sous l’œil d’un père et d’une mère éblouis.

Les artistes intéressaient la religieuse qui n’en comptait point parmi ses contribuables. Curieuse