Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/123

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Le président de la conférence Saint-Vincent de Paul, le vieux M. Février, cet avocat bien connu au Palais, pour ce que, empêché par sa conscience, il n’avait jamais accepté de plaider un divorce, vit arriver un matin, dans son cabinet, sœur Rosalie, les yeux plissés d’un bon rire. Lui, rappelait assez M. Thiers avec ses lunettes. Soixante années d’une vie parfaite ne lui avaient guère laissé les loisirs de la gaîté. Il lui demanda ce qu’il y avait. Elle lui montra ses billets de mille francs et lui dit qu’elle en aurait désormais à discrétion pour ses pauvres.

— C’est, dit-elle, une ravissante petite danseuse des Folies-Bergère qui va me ravitailler à partir d’aujourd’hui.

Et même, d’un air très « vie parisienne », elle ajouta :

— Vous savez bien, V.-V…

M. Février eut l’impression que toute l’existence de la vénérable religieuse croulait dans la fange. Des affiches artistiques où les longues jambes célèbres de Viette Valenzia n’étaient, hélas ! que trop bien représentées, surgirent des ombres de son Cabinet. On la voyait en plein mouvement, vêtue seulement d’un arc-en-ciel.