Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lunettes on crut voir ses yeux humides. Il n’était pas de repas, dans la grande salle à manger de la rue d’Assas, où il ne parlât à sa femme de cette jeune danseuse.

— Laissez-moi tranquille avec la jeunesse de cette créature, disait madame Février. Avant la guerre, elle dansait déjà.

Ou bien encore :

— Sœur Rosalie est d’une inconséquence !

— Mais, reprenait M. Février, il y a chez les femmes de théâtre d’heureuses exceptions. Plus que vous ne croyez, ma chère amie, plus que vous ne croyez ont su préserver leur innocence dans des milieux abominables.

Et M. Février rapportait chez lui tous les traits touchants de V.-V. Il les collectionnait comme les pièces d’un dossier pour une de ses plaidoiries. Il ne manqua pas d’informer madame Février de l’histoire du collier vendu. Il défendait affectueusement la jeune artiste, la protégeait de loin, prenait un secret plaisir à lui constituer une petite dot de vertus.

Cependant, il ne l’avait jamais rencontrée.

On le voyait aller plus souvent que de coutume au couvent de sœur Rosalie pour lui signaler une pneumonie rue de Vaugirard, une naissance rue Cassette. Et il disait incidemment :