Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/128

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— Vous n’attendez pas mademoiselle Valenzia, aujourd’hui ?

À force de jouer, il gagna. Un après-midi qu’il s’attardait au parloir, elle arriva.

Avec sa subtilité bien connue, elle avait pris déjà le ton de la maison. Elle faisait dame d’œuvres, jeune fille sociale, congréganiste. Pour un peu, elle se serait parfumée à l’encens. Elle était habillée d’un tailleur beige, qui descendait sa taille de Grecque, coupait ses admirables jambes. Le vieillard était aussi ému que si on l’eût présenté à une souveraine. C’était la première fois qu’il approchait de si près une personne vouée à Apollon. Cette femme si douce et si réservée était aussi éloignée qu’une madame Février des spécimens de la galanterie que le président de la Conférence de Saint-Vincent de Paul avait connus, étant stagiaire, sous la forme de ses clientes de Saint-Lazare. Il s’effondrait de respect devant elle, demandant tout bas pardon à cette noble créature d’avoir naguère douté de son innocence.

— Mademoiselle, dit-il, au nom de la Conférence de Saint-Vincent de Paul et de tous ces messieurs dont je vous apporte ici les hommages, laissez-moi vous remercier. Vos bienfaits sont tombés sur les malheureux comme une rosée céleste !