Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/162

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la lumière chez la mère Marie et qu’elle entendait qu’on parlait dans sa chambre. Là-dessus, ils décidèrent qu’ils devaient s’y rendre. Le mari ne s’habillait qu’en mouvements ralentis. La femme partit devant disant qu’elle allait réveiller aussi le père Mathieu l’équarrisseur. Lécœur lui battait. En passant devant les fenêtres de Marie, dont l’une était demeurée ouverte, elle vit une ombre passer et crut entendre un faible gémissement. (C’était l’instant où la vieille femme, de sa bonne voix douce, faisait aux jeunes bandits sa sublime réprimande et l’on aurait dit un râle affaibli, ce débit régulier qui coulait de ses lèvres plaintivement, tout chargé de reproche.) La femme Bertrand affolée se précipita sur la porte de l’équarrisseur et l’ébranla à coups de sabots.

— Hé ! Mathieu ! on assomme la Marie !

Avant que l’équarrisseur ne fût levé et descendu, Bertrand arriva. Il dit qu’il n’avait entendu aucun bruit en passant devant la maison de Marie, mais qu’il croyait avoir vu un homme dans la chambre, bien que cependant aucune ouverture n’eût été pratiquée dans les entrées du rez-de-chaussée, tout étant demeuré clos et cadenassé.

— Prends une échelle, dit-il à l’équarrisseur, et l’on ira jeter un coup d’œil par la fenêtre.

Ce fut Mathieu, plus âgé, mais moins alourdi,