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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/205

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n’eurent plus raison d’être. Il n’en est pas moins vrai que tout un temps, je dus aux conditions qui rendaient ce mariage magnifique d’avoir lutté pour mon amour et pour le mariage contre le doute. Je jure, mon vieux, que la détermination finale, le décret de ma volonté fut donné dans un élan de passion. C’est quand je compris qu’Alice commençait à s’attacher à moi, et que, renonçant à la voir davantage sans l’assurance que son père m’agréerait, je fis présenter à ce père inconnu ma requête par mon camarade.

Je fus mandé un matin chez celui qui devint en ces jours-là le maître de mon sort, et, avant d’en décider, voulait me voir.

On arrivait à lui par un hall fleuri sur lequel s’ouvraient les portes vitrées de ses ateliers infernaux. Et au fond, c’était le cabinet de ce metteur en scène magnifique, dont la seule réelle ambition consistait à attirer tout ce qui passait à portée de sa main, affaires ou hommes. Moi-même, piètre personnage dont les vingt-sept ans n’avaient pu parvenir à rien, qui, au surplus, lui faisais l’injure de prétendre à sa fille, au lieu de m’écraser de sa surface, déjà sensationnelle dans l’Europe industrielle, il voulut avant tout me conquérir et me traita en égal.

Il avait l’attrait de ces hommes dont la fortune