Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/27

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Mais, à la voir, on ne la complimenta que sur son extrême jeunesse. Et le manuscrit reçu de ses mains avec la plus parfaite défiance, fut plongé pour des mois dans un placard.

Un jour de désœuvrement, quelqu’un l’ouvrit, le lut.

Ce fut un coup de théâtre. On se passa le Train Bleu de main en main. On recherchait qui avait reçu Ginette, qui avait vu de ses yeux le jeune prodige ?

— Vingt ans, peut-être, dépeignit le secrétaire adjoint.

Ces mots faisaient crépiter l’admiration comme le sel, le feu.

— Ah ! dit le lecteur principal, je m’explique à présent cette sensation de fraîcheur, d’ingénuité, que j’ai connue en lisant ces pages, et qui ne peuvent être le fait que de l’extrême jeunesse.

On voulait revoir Ginette sur-le-champ. On s’enquit de son numéro de téléphone.

— Le téléphone ! s’exclama le secrétaire adjoint, je vous dis qu’il s’agit d’une malheureuse petite dactylo.

— Oh ! admirable ! admirable ! répétait toute la maison.

Ginette, à sa seconde visite, fut fêtée comme un jeune Mozart, comme un Michel-Ange enfant.