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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/49

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— Ah ! dit Le Goff, la paix ! C’est l’affaire du notaire.

Et il les poussait dehors en disant à la femme qu’elle serait convoquée s’il était utile.

La porte refermée sur eux, Mandrier regarda Le Goff avec une expression mixte d’ironie et d’interrogation. Le vieux serviteur s’attarda une minute à partager d’un œil mi-clos la moquerie du secrétaire ; cependant, on sentait, derrière son granit, un amas de souvenirs autrement sérieux bouillonner. À la fin, il haussa les épaules et rentra dans sa cuisine.

Mandrier rejoignit un peu plus vite que de raison Fleuriot demeuré seul dans le cabinet de travail. Il commença dès en ouvrant la porte :

— Mon vieux, le type, là, tout à l’heure.

Le cabinet de travail, quoique chargé d’un excès de pensée, saturé des opérations de l’Esprit, ne ressemblait pas à celui des grands hommes ordinaires. Le bureau était une solide table carrée houssée de drap bleu à franges. Les livres occupaient les rayonnages sur trois faces. Deux fenêtres ouvrant sur le boulevard laissaient pénétrer le grondement du torrent aux vagues émaillées, qui ne cessait de rouler en bas.

Et assis à la table de travail, le dos au cartonnier qui s’accotait au trumeau entre les deux