Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/65

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dait-elle des réactions plus violentes. Elle avait le sang de son aïeule Artémise qui, dans ce même château, en 93, le duc une fois guillotiné, s’était enfermée avec ses paysans pour tenir le siège contre les sans-culottes jusqu’à la fin de Robespierre. Et de cette Charlemart qu’aima Louis XI V et qui ne l’aima point. Et de celle qu’on appela le duc Henriette pour ce que, son mari tué par les Anglais à la bataille de Castillon, elle était montée sur le cheval en déroute du feu duc pour entraîner sa troupe fuyarde et reconquérir la Guyenne. Et de cette aïeule, Léonor, qui accompagna Marguerite de Provence en Palestine et mourut lépreuse pour avoir soigné les pauvres à la maladrerie. Et de cette Berthe d’Aquitaine qui épousa le quatrième duc, cousin de Charlemagne et qui chassait l’ours. Et de cette Brunhilde la Navarraise qui avait apporté le fief de Fontaygue au dernier-né débile de Charles Martel et fondé, dit-on, en force la dynastie. Olive disait d’elle-même : « Je suis une Mérovingienne. »

Elle savait lire, compter, parler anglais, pêcher, chasser, nager, monter à cheval, sauter des torrents, jouer au tennis, conduire, labourer. C’était tout. Une Charlemart ne s’abêtit pas sur des livres de science. Ce grand surgeon de la race millénaire mesurait un mètre soixante-quinze.