Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/75

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recevoir royalement qui lui plaisait. Elle s’assit les jambes croisées, en mousquetaire, près de l’inconnue et la força, sans le lui avoir demandé, de raconter son histoire. Ainsi apprit-elle que c’était la fille d’un général tué à Verdun. Point bachelière, nullement scientifique, et n’ayant trouvé pour gagner sa vie que la représentation commerciale, elle visitait tous les châteaux de France, ayant déjà gagné sa petite auto qui la menait partout.

— Je vous admire, dit Olive.

— Il n’y a pas de quoi, répondit cette vaillante fille, puisque je n’ai pas été capable de vous placer une pièce de dentelle.

— C’est qu’il existe à cela des raisons profondes, dit Olive.

Au bout d’une heure, la voyageuse partait charmée.

Le lendemain matin, le duc vit Olive vêtue en femme, bas de soie et talons Louis XV, son corps précieux serré dans un étui de drap beige garni d’un ancien renard de la duchesse ; s’étant coupé en trois coups de ciseau, un chapeau dans son feutre de chasse ; sa bicyclette au flanc dont sa main gantée serrait le guidon.

— Je vais me promener, dit-elle.

Le vieux Charlemart, qui aimait regarder sa