Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/111

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des intelligences plus lucides, et répandu à profusion les bienfaits de l’Instruction. Physiquement ils ont connu au contraire une dépression, parce que l’esprit ne s’élève à un certain niveau qu’aux dépens de la puissance matérielle, cette puissance brutale qui est la base de la grandeur dans un pays. Socialement, ils n’ont pas acquis dans le sens pacifiant ce qu’on espérait. Au contraire, les haines entre les classes sont devenues plus violentes. Le serviteur s’est cru l’égal du maître, le maître a’méconnu son seigneur. Partout a régné un désordre qu’ignorent les nations où, sans confusion, les graduations sociales sont délimitées. Nous savons que nous heurtons ici un état d’esprit qui se fait très violent dans notre pays, et qu’à beaucoup, aujourd’hui, cette confusion morale des classes plaît au contraire. Mais rappelez-vous qu’au blason de la Poméranie figurent un lion et une colombe : un lion parce que nos aïeux ont été forts, une colombe parce qu’ils ont été simples. Un état d’esprit est une chose transitoire sur laquelle le législateur ne doit pas s’appuyer ; mais ces emblèmes éternels laissés dans l’histoire comme une empreinte par le génie même d’une nation, voilà sur quoi doit être édifiée la loi. Or, la simplicité n’est plus la vertu d’un peuple inquiet