Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/112

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que mille soins divers occupent, ni la force, celle des générations que le travail cérébral anémie. Que dirait une mère si l’on s’emparait de son enfant, dont la complexion frêle lui inspire des inquiétudes, pour l’épuiser et le ravager par des études auxquelles il est impropre ? Hélas ! messieurs, qui est ici l’enfant, et qui est la mère ? Qui est plus enfant que ce peuple, inconscient de l’austérité de sa vie, toujours rieur et satisfait, soit qu’il reste le grand nourricier de la patrie avec les laboureurs, soit qu’il arrache à la terre notre richesse nationale avec les mineurs ! Mais aussi, qui est plus mère que nous dont toutes les secondes, toutes les pensées, toutes les forces, appartiennent à ce peuple poméranien, au nom d’une fonction tyrannique et douloureuse, mais qui fait notre orgueil, et qui procède mille fois plus de la Maternité que de la Royauté ! Ô peuple bien-aimé ! ta puérilité nous est sacrée comme nous l’est ton contentement ; nous voulons te laisser vivre encore, demain comme hier, d’un morceau de pain et d’une chanson, notre main restant posée sur ton front d’ignorant pour te cacher les horizons qui troublent, les idées qui attristent, la science de ce qui tue. Nous voulons défendre ta naïveté contre ceux qui te feraient une âme tourmentée et malade ; tu