Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/115

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délégué Wartz, pour l’exposition de son projet de loi.

Et toutes les belles dames,’saisies de curiosité, se penchaient pour le chercher du regard :

— N’est-ce pas lui ?

— A-t-il du talent ?

— Eh ! eh ! comme ceux qui ne s’en servent jamais.

— S’il avait un grain de bon sens, dit quelqu’un, après le discours de la Reine, il retirerait son projet… S’il parle quand même, c’est un homme fini ; jamais il ne s’en relèvera.

Et serrée contre la draperie, très mince dans le drap sombre de sa jaquette, bien en face de la tribune, Madeleine vit son mari quitter lentement sa place pour en gravir les degrés.

Wartz la chercha des yeux ; elle lui sourit ; mais déjà il ne la regardait plus, attiré par l’autre femme, l’ennemie, qui le dévisageait là-bas à la tribune royale. On aurait cru les voir se défier…

Alors, de toute la salle, un murmure d’animosité monta contre le jeune homme. La droite, royaliste en cette minute, souhaitait peut-être moins son échec que, ne le faisait son propre parti, la gauche, dont il avait déjoué toutes les ambitions, et le centre faisait chorus contre lui.