Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/119

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célèbres du Parlement poméranien, ces vieux délégués disparus qui incarnaient pour le pays l’art de la parole, et qu’on ne croyait plus remplacer à cette tribune.

Il dit d’abord le grand devoir de ne pas ôter au peuple, ce frère souffrant, cet instrument de dignité qu’est l’étude. Il dit la plus impérieuse obligation de ne pas lui dérober la vérité. Il montra, avec une éloquence sobre et discrète, qui fit frissonner l’auditoire, l’évolution humaine, les étapes infinies de la race dans son ascension lente vers le mieux moral, et la correspondance avec cette amélioration de l’espèce d’une plus large part de vérité entrevue. Que venaient faire, devant ce panorama gigantesque de l’humanité en marche, les misérables craintes d’une période transitoire inquiétante, alors qu’il s’agissait d’obéir à l’immense, à l’implacable mouvement d’en « avant » de la destinée humaine ?

Le temps passait, le crépuscule hâtif des jours de janvier assombrit la salle. Une lumière mystérieuse jaillit pour continuer le jour, insensiblement ; et Samuel Wartz parlait encore. Son discours, exempt de tout artifice oratoire, éclatant comme la voix même de la vérité, n’offrait à ses adversaires aucune faiblesse à laquelle ils pussent