Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/17

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Wartz, tourna vers lui ses épaules et fit tomber la fourrure dans ses bras.

— Madeleine… murmura-t-il.

Mais elle avait déjà dans la tête, jusque dans les nerfs de ses petits pieds, la valse jouée là-haut, à pleine vitesse, par les violons.

— Dis-moi si ma robe fait bien !… demanda-t-elle.

Et vers le grand escalier où montaient d’autres couples, elle se mit à marcher devant lui, frêle, cambrée, la tête un peu en arrière et comme entraînée par le poids des lourds cheveux. Sa robe était d’une étoffe blanche où scintillaient des fils d’or. La traîne ondulait dans la marche.

— Cela va très bien.

En disant cela, Wartz pensait aux autres hommes qui la feraient danser ce soir.

En bas, c’était la vulgaire atmosphère parfumée et chauffée des bals qui les avait saisis, mais à mesure qu’ils gravissaient ce fameux escalier de l’hôtel de ville, si ample, si démesuré que pas un palais ducal n’en possède un semblable, la pensée de la Reine se mit à les prendre. Elle était ici, la reine Béatrix, la dame en noir dont le courtois républicain qu’était Wartz saluait souvent le landau dans la rue aux Juifs, une belle femme éner-