Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/20

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tresses d’un noir bleu : « J’ai l’air de porter perruque, » et des étoffes, en mille taches de couleurs claires, papillonnaient. Il se levait de beaux bras blancs coquets, qui dessinaient fugitivement au passage de la grâce dans l’air. Puis c’était des bras osseux aux gestes raides que les danseurs ne pouvaient assouplir, d’autres qui se dressaient en l’air, ridicules, des manches noires d’hommes, des gants plissés jusqu’à l’épaule, des gants retombés qui laissaient voir la chair rouge ; et tous ces bras se heurtaient, s’accrochaient, disparaissaient, tandis que d’autres revenaient, car il sortait de la salle des mariages un flot continu de danseurs que poussait et grisait la valse.

— Voici mon confrère Braun avec une dame en vert, disait encore Wartz.

— Où est-il, Braun ? demandait distraitement Madeleine.

— Tiens ! voilà le fameux Conrad de Hansegel ; tu sais, le conseiller de la Reine. Voilà le président de Nathée.

Et pendant qu’il regardait dans ce flot mouvant, cherchant ses amis, le sourire de Madeleine allait à un personnage aux cheveux gris qui se tenait sous le cintre de la seconde baie, s’appuyant des deux mains aux balustres, épiant les arrivants.