Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/207

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pourrait se passer des choses auxquelles vous ne vous attendez guère. Veillez à ce que tout s’accomplisse selon ma volonté.

Quand Auburger fut parti avec l’argent, Hannah vint chercher son maître de la part de madame Wartz.

— Hannah, lui dit Samuel, venez ici.

Elle s’approcha du bureau, les cils palpitants, les makis troublées et tremblantes, ayant aux joues cet indice d’émoi si frappant du rouge qui pâlit, et Samuel voyait ce désarroi, cet affolement secret de la jeune fille qui aime, avec un plaisir masculin.

— Hannah, lui demanda-t-il, monsieur Auburger vous a parlé, que vous a-t-il dit ?

Sans répondre elle rougit dans sa peau de blonde jusque sous ses cheveux. Il n’insista pas, et dit avec une pointe d’humeur :

— Je vous défends, de jamais parler à monsieur Auburger. Je vous le défends, entendez-vous, en quelque occasion que ce soit.

Il disait ces choses comme un homme sûr d’être obéi au nom d’une secrète autorité sentimentale plus réelle et plus puissante qu’aucune autorité régulière, avec la volupté aussi de sentir ce cœur de femme sous sa domination. Il ajouta :