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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/22

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chez madame de Hansen tout simplement, et nous allons lui présenter nos devoirs : elle est la maîtresse de maison.

— La maîtresse de maison ici, c’est la nation, répliqua son mari, qui avait l’esprit tourné volontiers vers cette littérature républicaine où les mots claironnent un peu, mais qui exprime si bien la fièvre de la passion politique.

Le docteur Saltzen reprit :

— Pardon, mon ami, la Reine donne un bal ici ; l’architecture et les pierres du lieu ne sont pas son domaine il est vrai ; mais là où la femme reçoit, elle installe comme un chez-soi moral. Quand j’offre à mes amis un dîner à l’hôtel, j’agis pareillement. Maintenant, ne me demandez pas le secret de cette femme qui s’avise aujourd’hui d’inaugurer avec la nation des coquetteries qu’on ne lui avait jamais connues, sort dans ce but de chez elle, et va pour la circonstance loger ses pénates dans la maison commune, qui n’est ni à elle, ni à nous.

— Son palais de la rue aux Juifs était quelque chose de trop frêle, de trop précieux, dit Wartz croyez-moi, dans une certaine aristocratie très fermée, dont elle est comme l’essence personnifiée, on n’estime guère la classe politique ; on y