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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/228

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Sur la façade morne du monument, une fenêtre s’ouvrit, un homme s’avança qui mit ses mains sur l’allège du balcon. De nouveau monta d’en bas le cri éperdu :

— Wa-a-a-artz ! Ah ! ah ! ah !

Et le crépitement des mains claquées en plein air éclata sur toute la longueur du quai où s’épandait la foule. Et par-dessus le fracas d’orage que cette multitude, à chacun de ses mouvements, déchaînait, à cette fenêtre là-haut, l’être isolé qui semblait, devant cette force bestiale, n’être qu’une figure de faiblesse, le jeune homme d’État commença de parler. On n’entendit plus un bruit, comme si le quai fût devenu désert, soudain.

— Peuple d’Oldsburg, dit-il, je te remercie de ta reconnaissance. Je ne suis pas autre chose que l’ouvrier de la liberté. L’œuvre s’achève, mais elle n’est pas finie, et je n’y puis suffire ; à toi d’y concourir par ta modération et l’ordre de ta conduite.

— Ah ! ah ! ah ! Wa-a-artz ! répondait d’en bas la clameur.

— Une ère nouvelle va commencer, prononçait de nouveau la voix diluée dans l’air, du jeune ministre ; inaugure-la, peuple d’Oldsburg,