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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/265

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faits au second étage du monument. Quatre salles s’étaient métamorphosées en chambres. Quand on regardait la façade, c’était, parmi les trente-cinq fenêtres de front, les huit premières. L’installation finie, le maire lui-même vint visiter les appartements. Il palpa de sa main blanche et ronde les tentures de la chambre principale, dont nul autre que lui ne savait la mystérieuse destination. Il reconnut au toucher la vulgarité d’une serge, sèche sous le doigt, faisant des plis mous de loque. Il voulut que cette étoffe fût arrachée sur-le-champ. Le lendemain, il y eut là un lit dessiné dans des capitons de soie grise, voilé de rideaux de brocart qui tombaient du plafond durs et bruissants comme du métal. « Je me charge personnellement de cette amélioration », dit-il quand on dressa la liste des frais. Et il revint voir une seconde fois cette chambre qu’il regardait complaisamment.

Samuel Wartz pratiquait au plus haut point la prévoyance, cette vertu des hommes d’État. Ce soir-là, dès qu’il fut averti de ce qui s’agitait en ville, il téléphona au maire d’Oldsburg qu’il craignait un péril pour la Reine. C’était au milieu d’une fête de famille : on vit le patriarche quitter sa descendance brusquement, et sortir avec toute