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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/270

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pour toujours, par cette poterne, le féerique palais royal.

Le maire d’Oldsburg fit avancer la voiture. Béatrix y plaça le petit prince avant d’y monter elle-même. Et un galop vertigineux les emporta dans la nuit.

Le lendemain, Wartz recevait un billet de femme. Mais il n’y était plus question des amoureuses choses dont les autres abondaient. La main qui l’avait écrit savait tenir la plume lourde des décrets d’État. Elle savait tracer les mots inflexibles qui gouvernent. Samuel, sans en avoir lu la signature, reconnut cette écriture longue et appuyée dont les actes gouvernementaux donnaient le fac-similé. Ce billet portait, ceci :

« Monsieur le Ministre,

» J’ai le plus grand désir de vous parler ; je vous attendrai demain tout le jour.

» béatrix. »

Il resta froissé par le ton de cette missive, puis ému, tourmenté, comme s’il y avait eu dans cette lettre de Reine, dont la seule vue l’impressionnait, une vertu inexplicable qui l’influençait. Il soigna