Aller au contenu

Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sa mise plus que d’ordinaire ; il s’attardait à sa toilette, avec l’impatience de partir au plus vite, et un vague ennui de ce royal rendez-vous. Madeleine le retint à son départ, et ce fut alors qu’il lui répondit avec cette brusquerie dont s’était offensée la jeune femme.

Aucune phase de sa carrière ne s’était présentée à lui sous le jour insupportable de cette entrevue. À chaque événement nouveau surgissant dans sa vie, correspondait toujours, chez lui, un agréable entraînement secret, qui allait parfois jusqu’à l’ivresse de l’action ; tandis que ce colloque suprême avec la souveraine resterait, sans doute, de son Œuvre, la scène la plus pénible, le souvenir sombre. Il se la rappela telle qu’elle avait paru le jour de la séance, subissant simplement le ministère que lui imposait la Délégation, comme on se courbe sous la vague qui déferle pour mieux se redresser ensuite ; et il la revit aussitôt, usant de son pouvoir comme d’un jeu, dissolvant d’un mot l’Assemblée, hautaine, rancunière et vengée par ce coup, qui aurait pu être son salut, si les élections lui avaient été favorables. « Eh quoi ! pensait-il, lutter encore avec elle, dans ce tête-à-tête, subir ses colères, ses mépris, elle dont je tiens le sort entre mes mains ! »