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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/276

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prit. Combien mon coup d’État fut pacifique ! J’ai dissous la Délégation ; était-ce un acte de violence ou une consultation demandée au pays ? J’étais la gardienne de la loi ; j’ai fait mon devoir et même je ne l’ai fait qu’à peine, timorée et faible comme je le fus !

— Votre Majesté me permet-elle de parler maintenant ?

— Non ; je connais vos excuses, vos raisons. Monsieur Wallein et vous me les avez présentées déjà, ces raisons d’époque finissante, de Destinée démocratique, qui ne m’atteignent pas, qui ne peuvent m’atteindre que pour m’offenser davantage, moi qui ne suis qu’un argument vivant ! J’ai voulu vous dire ceci d’abord, que vous avez été sous mon pouvoir, alors que vous vous sentiez le plus puissant dans votre triomphe, et que je vous ai épargné pour le respect de l’Idée. J’ai voulu vous demander ensuite…

Elle s’arrêta et pâlit encore ; elle cessa de le regarder en face, comme elle l’avait fait jusqu’ici.

— Nous représentons, vous et moi, deux influences ; si cous les unissions pour le bien du peuple ? Si au lieu de m’exclure de votre constitution nouvelle…

Elle n’en put dire davantage ; cette prière était