Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/277

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le fiel le plus atroce de sa Passion. Prier Wartz ! Elle poussa un soupir d’agonie, et se cacha le visage dans ses deux grandes mains pâles. Elle pleurait. Les larmes ruisselaient dans ses doigts ; elle avait repris, dans le blanc lumineux de la fenêtre, sa posture humiliée et pitoyable ; ce n’était plus qu’une noire forme de souffrance, un cœur de femme qui suppliait et qui en mourait de honte. D’elle, Wartz voyait seulement son front crispé, et ses épaules contractées sur son corps magnifique.

À deux mains elle écrasa sur ses joues les larmes, et le visage nu se montrant défiguré, enlaidi, tout orgueil abjuré, elle reprit :

— J’aurais fait des concessions, j’aurais renoncé à mes idées, et j’aurais pris les vôtres ; vous auriez gouverné sous mon nom, laissant seulement intact le trône de mon fils.

Ah ! son fils ! Wartz comprenait maintenant cette scène qui venait de l’atterrer, le pourquoi de cette abominable humiliation, de cette indignité : elle avait un fils, le rejeton de l’Arbre dynastique, l’immortalité de cette race de rois, la survivance éternelle des monarques anciens, celui qui, découronné, laisserait dans la branche héraldique une coupure béante, une fin, une mort.