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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/278

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Et l’on sait ce que deviennent ces rameaux coupés, ces fins de race qui traînent de-ci, de-là, rebuts, inutilités, sans nation, sans œuvre, sans espoir !

Il restait silencieux.

— Vous êtes actuellement le Maître des esprits, continua Béatrix ; ce que vous voudrez, ce que vous déciderez, le peuple l’adoptera. Vous pouvez faire que le trône soit respecté ; vous direz : « Cela est bien », et l’on applaudira. Monsieur Wartz… mon sort, celui de mon enfant sont entre vos mains ; vous voyez si je foule tout orgueil… je vous prie… Il pourrait exister une monarchie démocratique… Eh quoi ! vous ne me répondez même pas ? Écoutez ; vous avez une femme, une jeune femme délicieuse, je m’en souviens… une enfant… des cheveux noirs, n’est ce pas ?… dix-huit ans. À cause d’elle ?… Vous l’aimez… en son nom ?…

Wartz assis toujours, les bras croisés serrant sur sa poitrine le drap de l’habit, regardait les fumées jaunes du foyer sans répondre.

Elle se leva, elle vint à lui ; — ses mains étaient jointes ! Elle murmura de tout près :

— Épargnez le trône, épargnez mon enfant !

S’arcboutant sur son talon, il recula sa chaise,