Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/279

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la tournant un peu plus vers le feu qu’il regardait toujours sans désenlacer les bras. Elle poursuivit :

— Rien ne serait changé dans votre constitution que le nom du chef de l’État, et le nom de l’État lui-même. Ce serait une République qui s’appellerait seulement monarchie.

Wartz paraissait ne pas l’entendre.

Elle demeura., plusieurs minutes, debout devant lui, immobile dans les plis noirs de sa robe, le châle retombé à ses reins, ses reins cambrés et puissants de belle statue. L’effigie royale de son visage se dressait dans l’air gris de la chambre, et les perles de ses larmes venaient se briser une à une sur la soie de son corsage. Après un silence, elle fit quelques pas vers le lit ; elle sonna trois fois, ce qui était un appel de convention avec ses femmes. Presque aussitôt, une porte s’entr’ouvrit, et l’une des dames d’honneur fit pénétrer le petit prince héritier.

C’était un joli enfant de huit ans, qui avait reçu du prince consort les traits de la race italienne ; il portait des boucles brunes si fines, qu’elles s’enchevêtraient les unes dans les autres. Son col de petit être délicat sortait d’une grosse cravate de soie blanche. Il vint en sautillant. Sa mère arrêta