Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/289

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l’entrée des appartements privés. Il avait des audaces qui faisaient ouvrir toutes les portes. C’était le valet des intimités morales.

— Vous attendrez, dit son maître.

— Impossible, je dois être au faubourg tout à l’heure, et ma communication presse. C’est immédiatement qu’il vous faut m’entendre.

Wartz n’essaya pas de résister ; il subissait, sans presque la sentir, la domination de cet être ; il s’y résignait sans honte ni révolte. Et c’était là un phénomène se rattachant à la fatalité de son rôle, cette domination d’Auburger agissant toujours dans le sens où le poussait elle-même sa destinée.

Ce soir-là, Auburger le retint une heure. Sa communication concernait la séance du surlendemain, qui s’annonçait aussi tumultueuse que la précédente. La Reine devait y assister pour recevoir le serment de fidélité de la nouvelle Délégation, et c’était sur ce cérémonial qu’était basée la dislocation gouvernementale. Les élections ayant été faites sur une sorte d’engagement au régime républicain, la majorité devait, selon toute probabilité, se refuser au serment, et ce serait le signal de la déchéance monarchique qui permettrait l’exposition, à l’Assemblée, de la Constitution