Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/290

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nouvelle. C’est ce qu’Auburger venait de vérifier. Et il avait connu la décision d’un nombre considérable de délégués de n’accomplir pas le rite constitutionnel.

Enfin, ce dernier importun congédié, Samuel arrivait à la porte de sa femme, et il savait que, cette fois, il ne trouverait qu’elle, que son sourire, que sa beauté. Toute autre idée laissée dehors, il entrait, harassé de la vie, ayant faim et soif de sa chérie, comme s’il franchissait cette porte pour la première fois. Jamais il n’avait connu cette lassitude, ni ce besoin.

C’était la nuit ; la chambre était obscure. Madeleine se tenait là, éclairée par une demi-lueur venue du dehors. Elle était oisive, rêvant dans le noir, debout, se mouvant à peine de quelques pas. Quand il entra, Wartz ne vit pas tout de suite le oher visage ; il en eut une sorte de chagrin.

— Oh ! qu’il fait sombre ici !

— Oui, il fait sombre, répéta Madeleine.

Il s’aperçut qu’elle avait une voix étrange.

— Mais je veux y voir, je veux te voir !

— Laisse, mon ami, je préfère qu’il fasse nuit.

Il vint, les bras tendus pour la prendre, mais elle se déroba d’un mouvement en arrière, et il ne