Aller au contenu

Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/313

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il sortit, elle alla le regarder monter en voiture, en bas.

Ce fut une émotion nouvelle. Madeleine éprouvait maintenant un dépit contre elle-même, le dépit de n’avoir pas conquis entièrement ce glorieux homme. Puis, par un besoin étrange, elle vint aggraver son trouble dans la chambre même de ce mari qui la sacrifiait. Elle le cherchait jusque dans les choses, jusque dans le désordre de la pièce ; elle cherchait un sens au dérangement des meubles, elle voulait y lire quel genre d’agitation régnait en lui, elle voulait s’assurer que lui aussi souffrait. Mais elle devinait seulement la même ponctualité à son grand devoir d’homme d’État. Un peu de désarroi, la hâte du départ dans certains indices qu’elle reconnaissait : les armoires ouvertes, un bouleversement dans celle-ci où il avait dû chercher quelque objet, et c’était tout. Le poignant rébus était déchiffré, elle avait lu, écrite dans les choses, tout simplement sa précipitation vers quelque banal rendez-vous politique…

« La loi de Wartz, disait l’autre jour Saltzen, la formule inexorable de sa vie, le pousse à une progression incessante vers le système d’État nouveau. Voilà pourquoi, dans son mouvement en avant, il s’est soucié, comme le marcheur du