Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/32

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l’aisance que lui donnaient son âge et sa familiale amitié — il l’avait vue naître, — me trouvez-vous trop vieux pour danser avec vous ?

— Vous savez bien que vous êtes un jeune homme, répondit Madeleine, mais vous êtes trop grand ; ma main ne peut jamais atteindre votre épaule.

Et, pareillement, elle congédia deux ou trois rédacteurs du journal de son père, jusqu’à ce qu’on vit venir à leur groupe l’adolescent en colonel des gardes qui représentait ici la maison de la Reine, le prince Érick de Hansen. Madeleine, à peine l’eut-il invitée, lui tendit la main d’un geste coquet, et tout de suite ils partirent à travers le salon, ouvrant les premiers cette danse, si légers et si jeunes tous deux, qu’on les remarquait dans ce blanc assorti de leurs deux costumes où scintillait de l’or.

Ils traversèrent deux ou trois fois cette salle des méandres de leur valse, puis comme autour d’eux s’amassaient les danseurs, ils glissèrent jusqu’à la porte et on les vit disparaître dans la galerie, elle, très amusée de valser avec ce gamin qui était une altesse royale, et qui portait un uniforme si joli, lui, décidément très amoureux d’elle.

Ce fut une idylle de dix minutes, un petit ta