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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/335

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— Qu’il entre !

Il entra. La surprise de trouver ici sa femme l’arrêta, une seconde, au seuil de la porte ; ses traits mobiles eurent un changement si vif, que le bleu clair de ses yeux, d’un seul coup, vira au sombre.

Madeleine, éperdue, murmura :

— Docteur, expliquez à Samuel pourquoi je suis venue.

Lentement, Saltzen traîna un troisième siège entre eux deux.

— Venez ici, Wartz, dit-il, venez vous asseoir.

Samuel le regardait durement, sans répondre,

et ne bougeait pas. Il fallut que le docteur allât vers lui.

— Venez, Wartz, répéta-t-il, sur un ton poignant de reproche ; quand je vous dis de venir, c’est que vous le pouvez, mon ami.

Samuel avait une pureté de vue pénétrante qui vous lisait l’âme, et souvent, dans ces secondes prolongées de silence ou on le croyait distrait, rêveur, absent de là, impression qu’accentuait encore l’étrangeté de ses inégales prunelles, c’était en vous qu’il voyait. Il regarda longuement le vieil ami.

À la fin, comme après un songe, il abandonna