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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/338

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— Adieu, monsieur Saltzen, dit-elle… et elle était si émue que ses longues lèvres tremblaient en parlant. Je vous laisse avec Sam, souvenez-vous de ce que je vous ai demandé pour ce duel, souvenez-vous que j’ai bien peur pour lui.

— Oh ! je me souviens toujours, moi, répondit Saltzen.

— Adieu, docteur, adieu.

Samuel, qui les épiait tous deux, qui dévorait leurs regards, leurs gestes, leurs mots, ne l’entendit pas répondre.

Une minute après, le vieil ami revenait à ce coin de feu où s’était passé le drame ; il se laissa tomber dans le fauteuil vide, en regardant Wartz ; il n’avait plus ni courage, ni vie.

— Ah ! jeunesse ! soupira-t-il.

— Vous avez vu Hansegel ? demanda Wartz.

— Ce n’est pas d’Hansegel qu’il s’agit, c’est de Madeleine, mon ami.

— Non, laissons cela ; laissons, cela, je vous en prie.

Samuel parlait avec humeur. Les yeux bleus avaient dans sa face pâle un fluide insoutenable.

— Laissons cela ? mais nous ne le pouvons pas, mon pauvre ami, reprit le docteur ; vous êtes bon et généreux, vous vous refusez à me chagriner ;