Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/346

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les avait tous démontés, et les discours qu’ils avaient préparés d’avance vinrent se heurter à son inflexibilité.

Elle était redevenue le roi, le roi mâle, sans faiblesse de sexe, sans figure, le Vouloir anonyme qu’on n’atteint pas, Elle les effraya. Tant de fierté et tant de puissance issues de cette pauvre créature, incapable désormais d’écrire même une lettre sans leur aveu, témoignaient d’une source secrète qu’ils n’avaient point tarie. Cette force rendrait jusqu’au bout la partie incertaine.

La séance s’ouvrit. Elle était dans sa tribune avec l’escorte usuelle que lui avait concédée la générosité de Wartz. Les trois cents délégués, — pour la plupart nouveaux visages, — étaient présents. Les ministres avaient pris leur place : au milieu d’eux, se tenait l’homme du jour, le héros de la fête, le grand vainqueur.

Le bruit de son duel le matin, avec le due, avait couru la population de la ville, triplée ce jour-là par les provinciaux. Sa grande amoureuse, la foule, s’était pâmée d’angoisse à la pensée de son péril. Le trottoir du quai avoisinant le Ministère, avait été noir de monde, dès huit heures du matin, On attendait son retour, alors qu’il était revenu depuis de longs moments déjà. Des nouvelles