Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/347

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avaient été imprimées, qu’on vendait par les rues sous forme de journaux.

Soudain, vers neuf heures, un soupir de douleur sembla monter de la ville ; il était blessé ! Hansegel indemne, et lui, lui le Pasteur, le Sauveur, le Maître, blessé ! Hélas ! ne l’avait-on connu que pour le perdre ! Et tous, hommes et femmes, venaient errer autour de la demeure officielle ; et l’on cherchait aux fenêtres laquelle pouvait être la sienne, et l’on se lamentait, et la suave rumeur, cette grisante inquiétude passionnée, s’élevait, montait jusqu’au lit où il reposait dans un demi-sommeil.

Blessé par Hansegel ! À deux pas de la mort, peut-être ! Ce qui frémissait dans la ville à cette pensée était indicible. Qu’allait-on devenir s’il s’en allait ? Qui le remplacerait ? Et la radieuse et jeune République dont on voyait l’étoile poindre à l’horizon s’assombrissait déjà. Les bureaux du Nouvel Oldsburg étaient assiégés. De belles élégantes inconnues se mettaient au premier rang, intriguaient, faisaient passer leur carte à monsieur Furth. De temps en temps, pour les apaiser, il en recevait une, et, debout dans l’embrasure de la porte, des liasses de lettres dans la main, la plume aux doigts, il disait invariablement cette