Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/350

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lui le sens de sa grandeur occulte de reine, de cette magnification d’elle-même dans l’ascendance des rois, le sens de la Dynastie ; nul n’avait plus éprouvé son charme, nul n’avait si justement mesuré le malheur qui l’écrasait. Et c’était précisément à lui qu’il incombait de porter contre elle, au nom de l’Assemblée, les paroles de répudiation ! Sa douleur éclata dans ses mots quand il parla :

— Je n’ai pas lu dans l’Histoire, dit-il, qu’il y ait eu jamais une tâche comparable à la mienne pour la pénible obligation qu’elle m’impose. Président d’une assemblée que les élections ont faite républicaine, je dois m’associer à son programme de rénovation constitutionnelle. Nous sommes les mandataires de la Nation… que dis je ! nous sommes la Nation démocratique elle-même qui demande le régime de la liberté, qui réclame la République poméranienne. La République ! Mais n’est-elle pas installée déjà partout ? Elle est assise dans les esprits, — dans les cœurs, si fortement que, lorsqu’il s’est agi de détacher du peuple ce symbole vivant que nous sommes, on a vu se former simplement cette Délégation républicaine. Le passé s’évanouit ; l’ère nouvelle commence, elle est commencée, elle date déjà. Nous sommes affranchis, nous sommes libres !… Hélas ! et voici que