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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/352

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aurait pu appeler la Force. La Force, que représentait la Garde, était acquise au nom de Wartz, et contre Wartz elle serait demeurée inerte. C’était une agonie terrible à voir. La souveraine était irrémédiablement perdue, elle le comprit.

Elle fit un signe. On la vit tendre à son chambellan de droite une enveloppe cachetée de cire. Il ne fut pas fait comme pour une vulgaire communication. Les huissiers parlementaires n’intervinrent point. Le chambellan descendit les degrés de la tribune royale et vint lui-même remettre le pli sur le bureau de Saltzen, auquel il adressa quelques mots.

L’enveloppe portait :

« À Monsieur le Président de la Délégation. »

Saltzen demeura une minute dans l’impossibilité de reprendre la parole. Debout, penché à son bureau, les deux mains appuyées sur l’enveloppe aux cachets de cire, il garda tout un instant l’Assemblée suspendue à l’émotion qu’on le sentait endurer.

— La Reine, dit-il enfin, par mon entremise, demande à la Délégation que la séance soit suspendue, ses forces ne lui permettant pas de demeurer davantage.

Le document qu’il tenait sous sa main, c’était