Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/359

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gisait de son cœur sur la route, et il en fut orgueilleux.

— Messieurs, reprit la voix de Saltzen, je pardonne votre démence à la puissance de votre émotion, mais laissez-moi vous le dire, ce qui doit accueillir le plus noblement ce début d’un âge nouveau, c’est le silence et le recueillement.

On se tut, et l’on se recueillit. Même le public indiscipliné des loges auquel il s’était adressé en parlant, public fait de femmes et d’hommes triés parmi les plus exaltés en politique dans tout Oldsburg, obéit aux paroles fermes du président. L’émotion avait rendu les consciences molles et pieuses, prêtes à toutes les docilités envers la religion nouvelle.

— Je propose âmes confrères et à l’Assemblée, dit encore Wartz, de communiquer sur-le-champ au peuple d’Oldsburg et de la Poméranie la grande nouvelle qui le concerne, qui l’élève au pouvoir, qui le fait souverain. Le gouvernement pourrait se rendre à l’hôtel de ville pour proclamer, dans îa maison du peuple, la naissance de la démocratie.

— À l’hôtel de ville ! À l’hôtel de ville !

— Demain, continua le jeune ministre, les travaux de l’Assemblée commenceront ; un projet de « constitution sera porté à la connaissance de la