Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/36

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tique, ou des esprits médiocres comme Braun, plus méthodiques que convaincus, tournés vers ce qu’on pourrait appeler l’intelligence parlementaire, et qui, étant la majorité, accomplissent les grandes œuvres publiques, ou bien des journalistes, comme Franz Furth, qui mènent de sang-froid les masses, sans connaître ce désir effréné de les posséder par la parole et personnellement. Tous se mirent à développer devant Samuel leur conception. Il fallait faire de la loi le levier sous la pression duquel céderait la Constitution ; on ne rencontrerait pas deux fois un outil pareil. Avec le ministère actuel, suffisamment libéral pour l’adopter à la majorité des voix, le coup d’État n’était pas possible ; il fallait attendre et, au besoin, provoquer la formation d’un cabinet ultra-royaliste qui la repousserait, et contre lequel on lancerait alors l’hostilité de la nation qu’on aurait travaillée à point, et qui serait gagnée déjà à cette idée de la Plèbe instruite. Tous gourmandaient Wartz. On lui laissait l’initiative et l’exécution de cette œuvre, car on avait mesuré sa puissance de meneur, mais on y ajoutait les roueries, les finesses de métier dont on le voyait incapable. C’étaient des hommes faits pour la révolution prochaine, mais il n’y avait parmi eux qu’un apôtre.