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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/38

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yeux luisaient, et Saltzen écoutait son babillage de son air énigmatique et spirituel.

— Je vous rends votre bien, Wartz, dit-il en apercevant le jeune homme ; vous me paraissez griller de la faire danser aussi, c’est bien votre tour.

— Madeleine sait le prix des choses, répondit-il ; elle préfère un brin de causerie avec vous à ces rondes ineptes.

Mais il reprit quand même sa femme, d’un geste si vif, que Saltzen le remarqua et s’en fut.

— Connais-tu l’escalier du fond, là-bas, dit alors Samuel, l’escalier qui monte aux salles d’archives, la vraie merveille de l’hôtel de ville ? Non. Eh bien ! venons par ici.

Il l’emmena le long du péristyle où se promenaient des couples qui semblaient désirer la solitude. Au fond, il n’y avait plus personne. Une lumière de gaz jaunissait les murs ; et on y sentait l’odeur des bureaux. Toute la paperasserie municipale dormait derrière ces petites portes, le long de la galerie : bureau des décès, bureau des mariages, bureau des naissances. Puis ici, c’était l’échancrure géante, le vide qu’éclairaient des fanaux à gaz, et dans lequel s’élevait l’architecture aérienne de l’escalier monumental. Ses spirales,