Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/48

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— Monsieur le délégué, vous ne refusez jamais votre sympathie, n’est-ce pas, aux personnes que vous avez acquises à vos idées ? Les Idées ! c’est par elles qu’on vit, on s’use pour elles, on se crée en elles des amitiés. Je ne suis, moi, monsieur, qu’un obscur, mais c’est un titre devant vous, c’est un titre d’être un obscur devant le républicain Wartz.

Inconsciemment électrisé, Wartz tendit la main une seconde fois.

— Vous me trompez, monsieur, vous ne devez pas être un obscur.

Quand Madeleine vit venir à eux, au vestiaire, le vieil ami Saltzen qui prit affectueusement Samuel par le bras, elle éprouva quelque chose d’étrange et de douloureux. Elle se reprochait maintenant d’avoir parlé. Il y aurait dans l’amitié des deux hommes, désormais, la petite tache qui dans un fruit tôt ou tard le fait pourrir. Le docteur disait :

— Cher ami, n’épuisez pas, je vous prie, votre courtoisie près de cette canaille d’Auburger. Croyez que c’est par surprise s’il m’a arraché cette présentation. C’est le dernier individu que, de mon chef, je vous eusse fait connaître.

— Qui est-ce enfin ?… demanda Wartz, en