Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/57

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vailler la masse de ses propres mains, qui ne possède que le noble, mais trop délicat instrument de la parole.

Wartz ne pouvait s’empêcher d’admirer l’art avec lequel était présentée cette fonction méprisée, mais il se ressaisit assez pour dire :

— Ce ministère secret, avec ce qu’il comporte de clandestin et d’inavoué, me déplaît, monsieur ; je vous remercie, je ferai de mon œuvre ce que j’en pourrai faire, mais seul.

En disant cela, il s’était levé pour congédier l’homme ; mais ce fut alors que celui-ci lui apparut sous sa figure véritable, car il restait immobile, souriant, souriant comme ceux qui connaissent leur force et qui dominent les autres, même d’en bas.

— Monsieur le délégué, je ne vous suis pas utile, je vous suis nécessaire. Vous reviendrez sur ce mot-là.

Wartz se tut. Il n’osait plus mettre à la porte cette intelligence.

— Vous désirez me voir partir, monsieur le délégué ; mais je ne suis pas, je ne puis pas être un homme qu’un geste froisse ; tout ce que je puis faire, c’est de comprendre. Apprenez d’aventure, par ceci, quels services au besoin je peux vous rendre.