Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/59

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Auburger souriait toujours, implacablement.

— Vous savez bien que je n’ignore rien, monsieur le délégué. Eh bien ! si vous êtes législateur, vous n’êtes pas le code. Vous n’avez pas la rigueur d’un principe ; de ce que j’ai une fois volé — et dans quelles circonstances, mon Dieu ! — vous n’allez pas, avec une intransigeance enfantine, me tenir pour un monstre. Non, je ne suis pas un monstre, ce que je peux être seulement… et voilà !

Wartz s’applaudissait de s’être modéré tout à l’heure ; il savait gré à ce pauvre être d’exprimer et de développer l’évolution vers la pitié qu’il sentait précisément naître en lui-même. Il ouvrit. son portefeuille.

— Je n’ai le droit de juger personne, dit-il ; mais on a toujours celui d’aider tout le monde ; prenez. ceci, et que ce soit fini entre nous.

Cet Auburger, sur qui l’argent devait exercer une telle attirance, était bien puissant sur lui-même, car il tira de sa poche deux ou trois pièces d’or qu’il montra.

— Pas aujourd’hui, monsieur le délégué ; je n’en ai pas besoin. Peu de personnes m’ont parlé comme vous ; je vous remercie. Mes ressources peuvent encore durer quelques semaines. Après,