Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/60

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je serai sans rien. C’est pourquoi j’étais venu vous trouver ; vous m’auriez appointé au chiffre que vous auriez voulu. On m’a bien proposé de me présenter chez Hansegel ; il aurait de l’ouvrage pour moi. Le duc possède une police près de laquelle la police nationale n’est qu’un jeu. Je crois que je lui servirais beaucoup, sans me flatter. Vous savez ce que je suis, monsieur le délégué, un homme de peu, certes ! et je ne vais pas poser devant vous pour l’individu désintéressé. Si le duc, qui est le pseudo-roi de Poméranie, m’offrait le moyen d’élever ma famille comme je le veux, je me louerais à lui sans trop hésiter ; mais, outre que nous touchons à la fin de la dynastie, et que Hansegel n’en a pas pour longtemps, j’aurais fait avec plus de goût le service de la République. Je vous demande pardon… je suis un triste adepte, et la conquête de mon opinion ne doit guère vous flatter, mais cela me fait plaisir de pouvoir être franc avec quelqu’un, par hasard. Aujourd’hui, je me suis montré à vous, tel que personne ne m’a jamais vu. Je sens pourtant le dégoût que je vous inspire.

Il souriait toujours. Wartz dit :

— Pas de dégoût ; seulement nous ne pouvons pas, nous ne pourrons jamais nous entendre, et