Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/62

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je vais vous dire une chose qui vaudrait fort cher si vous me l’achetiez… Je ne veux pas me donner des airs de désintéressement, j’agis en cela comme le commerçant qui ullèche la clientèle par un spécimen.

Il souriait toujours, prenant à pleines mains sa moustache qu’il rectifiait à droite et à gauche.

— Votre loi…

— Ma loi, toujours, dit Wartz qui tressaillait chaque fois à ce mot.

C’était la chose de ses rêves, qui lui était chère comme un amour secret, la chose qu’il voulait garder mystérieuse, à laquelle les étrangers ne pouvaient toucher sans indélicatesse.

— L’instruction obligatoire ; eh bien ! quelqu’un vous a volé votre conception, quelqu’un du parti libéral ; voulez-vous que je le nomme ?… Wallein… Lui aussi a préparé son projet ; la chose va éclater d’ici quelques semaines. Ce sera un coup de théâtre. Vous le savez comme moi, monsieur le délégué, si la monarchie pouvait être sauvée, à l’heure où nous sommes, elle le serait par le parti libéral. Ces gens-là en ont pour tout le monde ; ils savent défendre la Reine tout en se rendant fort acceptables à la majorité des républicains Voyez-vous leur triomphe, s’ils vous devancent en