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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/63

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créant cette loi qui est l’essence même de l’esprit démocratique. Vous ne me croyez pas, monsieur Wartz ? Vous imaginez que je vous fais là un conte ? Écoutez… Le président de Nathée en sait là-dessus plus long que nous. Il est actuellement onze heures ; monsieur de Nathée prend son déjeuner. Téléphonez chez lui, à brûle-pourpoint, demandez-lui si le délégué Wallein ne l’aurait pas pressenti au sujet de sa loi. Parlez comme un homme sûr de son fait, et vous me direz ensuite si je suis mal informé. Allons, monsieur le délégué, je vous en prie.

Wartz était atterré. Il ne pouvait douter de la catastrophe ainsi annoncée par Auburger. Il revoyait Wallein, comme à chaque séance de la Délégation, toujours agité au-dessus de son bureau, interrompant tout le monde. « Monsieur Wallein, suppliait à chaque instant l’aimable Nathée, laissez parler, je vous en prie. » C’était la phrase la plus accoutumée des séances. Un homme sympathique, à coup sûr, mais lui prendre sa loi !…

— Allons, monsieur le délégué, faisait Auburger qui le poussait doucement vers l’appareil téléphonique, assurez-vous, assurez-vous.

Wartz eut un haut-le-corps, et se dégagea.

— Eh ! pour qui me prenez-vous ? Tendre un tel piège ? J’irai voir Nathée.