Aller au contenu

Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

passage, quelques poignées de main. Braun se trouva là comme exprès pour lui poser la question fâcheuse :

— Quoi de nouveau, Wartz ?

Il répondit :

— Rien !

Et il se hâta vers un huissier pour se faire annoncer au président.

— Mais que diable manigancez-vous, hein ! Wartz ?

Il se retourna ; le délégué Saltzen était derrière lui, le pardessus au bras, cérémonieux dans la longue redingote flottante qui était, pour sa rigueur d’élégant, la tenue obligée du Parlement. Sous son lorgnon, ses yeux gris que Madeleine comparait à de l’eau de mer lançaient de l’ironie, de la surprise, et cette indulgence d’un homme âgé pour un jeune, que Samuel sentait si bien.

— Ce que je manigance ? répétait Wartz, le sourcil froncé sur l’expression bigle, dure et songeuse, de ses prunelles.

— Oui. Votre travail tantôt ne vous a pas permis la séance d’aujourd’hui, et vous voilà ici, à cette heure, cherchant un conciliabule avec Nathée !

Il lui parut soudain atroce de mentir au vieil ami si confiant, mais quand même il mentit :